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Comtés Ensevelis - Une vie de chien par Indicible

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Message  nekroshaman Lun 31 Déc - 3:08

On nous avait déposé dans cette ville, en était-ce une ? Sur la brochure, il y avait :

« Vivez la fin du monde dans le confort et la quiétude des Comtés ensevelis, il y fait bon vivre ! Ensoleillé, riche en compagnie et en nourriture, vous n’aurez pas à vous soucier des problèmes extérieurs! »

L’avait fallu vider le portefeuille sur la table, prendre un air important et donner des échantillons de sperme mais on avait fini par atterrir dans ce machin délabré.

On a eu beau chercher, on n’a pas trouvé d’étoiles dans cette espèce de décharge, on n’a pas trop su différencier les toilettes du puits, alors on alterne, un jour sur deux. On n’a jamais bu une eau aussi riche, ça c’est sûr.

Pour la compagnie, ça a vite dégénéré, les plus sucrés ont été congédiés, les plus stupides se sont licenciés tout seul, Les plus juteux… Vaut mieux pas en parler. Pour ce qui est du luxe, on change de définition comme de chemise. L’autre jour on a vu deux citoyens s’enfourner le même légume, pas par le même orifice. Au niveau des mœurs, on a fait un grand bond en avant, scatophilie, nécrophilie, plus de place pour les tabous. Ah… si, on évite de parler du type de la dernière tente, celle qui fait face au sud, bien loin des autres tentes. Il est pas net ce type, enfin, on est tous plus vraiment net, mais lui… On n’en parle pas.

Le soleil ? On nous avait bien dit de n’pas écouter les publicités, mais que voulez-vous ? La peur de mourir. Une odeur torride se dégage de chaque parcelle de cette étendue. Dans la ville le nauséabond nous rappelle des parfums qu’on s’efforçait de masquer dans une vie bien antérieure à celle-ci. Dehors, la pourriture n’a pas seulement une odeur, elle a des crocs. Parfois, on se renifle comme les chiens pour se reconnaître, nos yeux ne survivent pas longtemps dans ce climat.

On dirait bien que la puanteur va encore frapper à notre porte ce soir, y’a pas a tortiller, on va jouer la veille au Shifumi. On donnera une vielle branche aux veilleurs, ça leur fera les pieds. Je ne peux plus les supporter de toute façon, qu’ils crèvent ces chiasseux !

nekroshaman
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Message  nekroshaman Lun 31 Déc - 3:09

Une question de goût

Il y avait ce type, à l’extrémité du camp. Deux jours qu’il me jetait des regards intéressés. Ne sachant trop comment réagir face à ses avances de plus en plus insistantes, je me contentais de lui sourire, neutre. Vint alors le temps des mains baladeuses, des clins d’œil appuyés, ou encore des sous-entendus laissant transparaître de grasses allusions. Il devait vraiment être accroc pour manœuvrer son plat de cette manière.

Au bout du troisième jour, il n’y avait plus d’hésitations à avoir quant à ses intentions. L’étincelle de convoitise dans ses yeux, la langue frétillante qu’il se passait sur les lèvres à chaque fois qu’on se croisait au détour de la grande porte. Il n’attendait plus qu’une occasion : se jeter sur moi, arracher mes vêtements, et profiter de mon corps jusqu’à plus soif. Cette perspective ne me laissait pas indifférent.

Le quatrième jour, je l’invitais à dîner. Deux torches en guise de chandelle, mes affaires les moins crasseuses sur le dos, je décidais de raser ma barbe pour apparaître sous mon meilleur jour. On frappa discrètement à la porte. Je sentis l’enivrante odeur de sa peau alors qu’il s’attaquait sauvagement à mon cou. Ses halètements de plus en plus impatients firent écho à l’insatiable faim qui tiraillait mes entrailles. L’étreinte se fit brutale alors qu’il poussait son dernier gémissement. Non, nous n’étions pas du même bord.

nekroshaman
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Message  Evangely Lun 7 Jan - 0:00

Je dois me rendre à l'évidence : ils sont un peu trop nombreux pour moi et mon partenaire d'excursion. Entre deux monticules de déchets, nous sommes pris en tenaille et le soleil ne va pas tarder à se coucher. Un regard à ce type qui me suit fébrilement, visiblement apeuré, me confirme que cette fois je dois m'en sortir seul.
Je fais un pas vers les ombres qui avancent lentement vers nous. Le bandage qui m'enserre la tête me brûle encore depuis la veille au soir. La sueur qui suinte de mon front l'a imbibé et vient titiller la plaie encore ouverte. Mais c'est un moindre mal comparé à ce qui nous attend s'ils gardent l'avantage sur nous.

Un dernier regard par-dessus mon épaule; "Indi", comme il s'appelle, se faufile derrière moi, les bras chargés.
L'idée folle de l'abandonner là me traverse. Il y a encore quelques jours, je ne le connaissais pas. D'ailleurs, je ne le connais pas... Ne me planterait-il pas un couteau dans le dos s'il en avait l'occasion ? Est-ce qu'il est encore lucide ? Mais quelle folie m'assaille ? C'est ma blessure...

Il y a encore quelques jours je ne connaissais aucun d'entre eux. Et pourtant, je suis là, à farfouiller la terre, m'appuyant sur la portière qui me sert de bouclier les doigts crispés sur la seule chose en laquelle j'ai confiance - un tournevis - à chercher de quoi subvenir aux besoins d'une communauté qui me rappelle une lointaine vie presque oubliée.
Mon poing se resserre sur ma protection en songeant à ce réveil en sursaut, cet éveil de conscience en plein milieu du désert, aux portes d'un amas de tôles et de bois... Qu'est-ce qui me pousse ainsi à prolonger des habitudes de vie en communauté ? Qu'est-ce qui me pousse à l'aider à survivre, lui, le faible... et son pauvre clebs qui se terre entre ses pieds ?

Les deux silhouettes les plus proches sont à portée de main. Elles tendent les bras vers moi et mon partenaire pousse un cri en les voyant foncer sur nous.
Mes poings se serrent et avec l'énergie du désespoir, j'en frappe un à la tête, faisant exploser le tas de chairs à peine sèches, mon poing finissant sa course dans le torse de l'autre qui se déchire en deux. Les deux masses d'os et de peaux s'écroulent au sol et les autres autour de nous semble marquer un temps d'arrêt.
Je ne ferai pas ça deux fois.
- Allez, Indi, on reprend la route, on est presque arrivé.
- Oui... Oui, Evan. Bon sang, quel coup !
On dépasse les deux cadavres. Je m'essuie la main sur quelques herbes aux larges feuilles qui poussent difficilement sur le sol rocailleux.
Ma blessure me lance encore et je fronce les sourcils. Il me tarde de me reposer. Une nuit tranquille s'annonce peut-être.
Peut-être...
Et demain...
Evangely
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Message  Indicible Mar 8 Jan - 22:21

Frrrrrt.... Frrrrt.... C'était le bruit du vent, faisant doucement bouger les scies hurlantes au rythme lancinant du cœur de chaque rescapé...

Crouiiiiiii... Echo du bruit des baraques s'ouvrant chaque matin, chaque jour plus tremblotant, teintant la rouille envahissant la grande porte d'une terreur sans nom.

A peine dix-huit heures et les volets étaient clos. Un technicien s’échinant à remettre en place son grillage.

Pouic...Pouic... Un citoyen esseulé... Pouic... Pouic...Pouic... Accélérant frénétiquement son mouvement....Pouiiiiic.... La corde tendue à en craquer sous ses muscles saillants... Un peu d'eau croupie qu'on lui aura laissé, c'est bien tout ce qui reste au banni.

Brooooo... Un son grave. La plainte s’échappant, chaque seconde plus forte, du labyrinthe... Une aura démoniaque suintant de chaque mur menant à la ville.

...Bien loin des premiers jours, de l'absence de raison face à une situation. La redéfinition d'une notion de survie varie selon les saisons.

Frrrrt... Frrrrt...
« Le concours du plus beau papillon ! »
Je prends des notes sur mon calepin. Je crois que j'ai bien fait de ne pas succomber aux drogues. Isild flotte, enfin, c'est ce qu'elle semble croire en agitant frénétiquement ses bras, en joignant ses lèvres et en répétant ce espèce de bruit de frottement désagréable. « Suiiiiivant ! » Un bruit mat à côté de moi, celui-ci s'est montré plus démonstratif.

Crouiiiii... Bob n'arrête pas depuis hier. Il ouvre la porte et se met à crier,
Raide :
« A la soupe ! A la bouffe ! Droguez-vous ! ha ! ha ! Droguueeeezz vous ! »
Je note. Il referme la porte. L'ouvre encore et répète la même chose. Son chien en profite pour sortir faire ses besoins sur l'espèce d'épave marmonnant avec un air extatique :
Révélation :
« Je suis le chevalier noir ! Je suis la nuit noir ! J'aime les grenouilles ! Et les araignées aussi... »
Et il se pique, encore. Je note.

ça commence...
« Dix huit heure ! Lâché de cochon ! Sortez les tournevis !»

Pouic... Pouic... Griplain jette une pile de plus par sa fenêtre, d'après mes notes la vingt-huitième....Pouic... Pouic... Pouic... Noort tient la corde à laquelle likyu est pendue par les bras... Pouic... Pouic...Innama laisse pendre le lance pile au bout de son bras.
Geuze l'eclair :
« Au bout de la vingt-cinquième pile, La volontaire semble moins réceptive, nous pouvons donc raisonnablement en conclure que si on lance un petit manche vibrant sur un groupe de zombies, celui-ci rebondira exactement sur treize zombies avant de s'immobiliser d'une manière, ou d'une autre... »
Je note. Elle regarde Griplain qui acquiesce d'un air important.

Brooooo... Les gardiens s'amusent à jouer à cache-cache avec les zombies dans le labyrinthe. Les deux ermites se concertent devant la grande porte. Au bout d'un long moment, l'un s'exclame :
« J'ai pris ma décision : Demain, je vais camper!»
L'autre le regarde, admiratif. Je note.

Sur les remparts, les restes. Une grande banderole :
"Plat à emporter : toutes les saveurs du steak, du bleu au saignant, ils sont tous à point !"
L'établissement fait crédit !

Le corbeau reçoit une boîte de conserve alors qu'il arrache un oeil à Kerno, un citoyen lui souffle pour la centième fois à l'oreille du mort
Kitaze :
"Alors, ça rippe?"

Qui a dit que le désespoir soufflerait alors que l'échéance se définit?

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