Comtés Ensevelis - RP Isild & Co

Isild :

Seule au monde et encore l'espoir de survivre... pourquoi ?

Mes mains agissent seules, creusant ce trou dans lequel je compte passer la nuit. Encore une nuit... ma dernière nuit peut-être...

Et eux, sont ils encore debout dans un dernier espoir de survie ou seulement pour semer le chaos ? Je les observe une dernière fois, marchant avec difficulté sans but apparent, hagards dans ce désert, avant de me glisser dans ma tombe.

La noirceur de ce monde est sans fin, éternelle... Je reste immobile couchée au fond de mon trou, grelotant de froid par cette nuit glaciale. Je les vois, ombres funestes, passer autour de moi sans me voir.

Durant un instant de panique, je revois les corps sans vie des gens de mon ancien campement... mes amis... L'odeur, les mouches, le soleil en train de cuire leurs chairs mortes, déchirées par les morsures de ces monstres. J'en tremble dans ma tombe, luttant contre l'envie de me lever et de fuir à toutes jambes vers une mort certaine.

Alors que les dernières heures de la nuit approchent, un dernier flash vient me hanter comme pour éteindre définitivement mes ultimes forces.

Moi, à genoux, au milieu des cadavres de mes amis, bavant de tristesse et de haine, le visage dévoré par mes larmes, serrant, amère, mon précieux sac plastique trouvé durant la nuit...

J'ai passé deux heures à hurler dans l'espoir d'un survivant, un seul et rien... au final j'ai fui pour finir ici après trois jours de lutte.

Mes yeux souffrent, éblouis par l'éclat de cette nouvelle journée... encore une...

Alors que je n'ai même plus l'envie de vivre, un bruit me pousse à me lever et à sortir de mon trou. Quelqu'un creuse... quelqu'un de vivant creuse et fouille le sol.
Je me traine à bout de forces vers cette ombre irréelle, promesse de compagnie, d'eau et peut être même d'une nouvelle ville et me laisse tomber inerte à ses cotés.

Maintenant il est seul maître de ma survie ou de ma mort. Que cette pensée est reposante et effrayante à la fois.

Indicible :

Un coup de pelle un peu plus sonore que les autres, un coffre en métal ? Une caisse de matériel ? Sûrement la promesse d’un peu d’aide, en somme. Le bichon n’avait pas arrêté de renifler, piaffer, gratter la terre. Sa queue frétillant comme lors des jours de steak, comme pour les autres jours d’ailleurs.

- T’as intérêt à ce que ça en vaille la peine, sinon… Pas de stéroïde !

Le chien s’était mis sur son séant, la truffe aux aguets, prêt à gober la friandise. Ne voyant pas de réaction de son maître, il s’était remis à fouiller d’un air contrarié. Et puis, le coup de pelle. Une main tremblotante cherchant à capter un peu d’air.

- Alors c’est ça ta trouvaille ? Même pas de quoi faire un ragoût, à peine un appât ! M’enfin où-est-ce que j’ai dégoté un cabot pareil ?

L’apprivoiseur jaugea l’être qui tentait de ramper hors du trou, ne sachant pas quelle attitude adopter : Encore moribonde ? Il en manquait bien quelques bouts.

- R’garde moi ça, c’est déjà tout infecté ! Totalement inutilisable !

Déjà morte ? L’apprivoiseur se plaça derrière son bichon qui montra les crocs.
L’apprivoiseur arma le lance-pile, arme redoutable contre les zombies qui étaient transpercés par les piles comme la terre encore fraiche par les pelles entreprenantes. Chez les hommes, quelques hématomes, un peu de sang, une côte brisée, rien de grave. Il vida le chargeur, trois fois. Puis, en attendant de voir si ça remuait, il flatta son chien et s’attaqua à la prochaine pelleté…

Nekro :

- Qu'est - ce que c'est que ce bordel, encore ?

La pelle tombée à terre et l'arme saisie dans le même mouvement, instantanément en joue, le chien au poil hérissé montrant les dents, la crispation sur la détente ...

A force de surgir comme ça à l'improviste, cet abruti d'éclaireur allait vraiment finir mal ... une petite crucifixion sur les portes de la ville lui apprendrait peut - être les bonnes manières ?

- T'as tiré sur quoi encore ? Les baveux se sont barrés d'ici, à cause de ton odeur.

- T'as vu la gueule de ta cape, aussi ? Et mon chien sent meilleur que ton c..

- ... ouh là ! T'avance pas là - dessus ! Le jour où j'aurai faim, ton cabot, il ...

Un gémissement les interrompit.

- Ca bouge ...

- Ca vit ??

- Pas grâce à toi !

- Oh, ta gueule ...

- Tu vises toujours aussi bien, en tout cas ...

- Cours en zig-zag en poussant des petits cris, tu vas voir ...

Un autre mouvement saccadé ...

- Survivant d'un campement, on dirait ?

- Quoi ? Personne n'est manquant en ville ?

- Une autre ville ?

- Qu'est - ce que ça fout là ?

L'éclaireur sortit une gourde d'eau d'un rangement improbable quelque part sous sa cape.

- Tu vas gaspiller de l'eau ...

- Bah ... c'est une gourde douteuse, peut - être empoisonnée. Au pire, ça sera pas une grosse perte. Et si c'est une goule ou un zonzon qui s'ignore, ça sera vite réglé ...

Il dévissa le bouchon, s'approcha de la forme à demi déterrée ...

Isild :

Une illusion, un rêve,
Je n'ai réalisé qu'ils étaient réels qu'une fois la sensation de l'eau dans ma bouche.
Des survivants, enfin...

Du bruit, des cris, des odeurs... surtout des odeurs...
Le silence de ma solitude enfin rompu.
Je buvais leurs mots, chacune de leurs paroles étaient nourriture pour mon âme.

Je pris une petite branche qui trainait au sol et dans le sable j'y inscris "Isild" avant de regarder autour de moi le désert et de chercher du regard leur ville.

Je leur tendis mon précieux sac plastique comme en remerciement, quand mon regard fut attiré par quelque chose à mes cotés qui brillait... Des piles ?

Manina :

je décidais de pas y accorder trop d'importance pour le moment...

depuis combien de temps étais-je enterrée la? des souvenirs vagues, des flashs qui me renvoient des images floues, une main qui saisi une pelle, une poignée de débris, une silhouette à demi effacée par l'obscurité...

ils parlent autour de moi, me pressent de questions, mais je ne sais que répondre. je ne peux pas leur répondre.
j'ai la gorge sèche, soif, terriblement soif... aux grondements de mon estomac, cela doit bien faire 3 jours que je suis la. peut etre plus.
je ne sais pas, je n'ai plus la notion du temps.

les autres ne semblent pas se souvenir de moi, et leurs visages étonnés, méfiants, ne me disent rien non plus. j'entends vaguement "autre ville?" "fin au desert?" "a demain!"... quand à moi, je pense... je ne sais pas à quoi je pense, je ne sais pas si les voix que j'entends sont passées ou présentes.

je lève les yeux sur une main tendue vers mon visage. sous la méfiance, le dégout, l'horreur même, j’aperçois une tentative de sourire amical.

je ne sais pas si je peux leur faire confiance, mais je crois que je n'ai pas le choix.

j'ai peur de tout ce que je vois, tout ce que j'entends me rappelle les hurlements perçants que le sable n'arrivait pas à étouffer...

et quand je ferme les yeux, je ne sens que l'odeur de la mort qui s'enroule autour de moi comme une étreinte. j'ai beau me débattre, elle reste présente et je sais qu'elle ne me lachera jamais.

je sens qu'on me remet sur pieds de force... lentement, la peur s'insinue en moi, je tente de résister, mais une main ferme presse mon épaule. le geste se veut rassurant.

Nekro :

- Ok, ça remarche. L'eau l'a pas bouffée, c'est plutôt bon pour elle.

- Quoi, "elle" ? T'es capable de faire la différence ?

- Ouais. Ou alors, un zonzon particulièrement pervers a eu faim.

- T'es dégueulasse, le capuché.

- Moi aussi, je t'aime, sac à puces.

- C'est mon chien qui a des puces, pas moi !

- C'est bien à lui que je parle.

Elle tenait à peine debout. L'eau avait fait son miracle habituel.

- Allo ? Il y a quelqu'un ?

L'éclaireur lui passa la main devant les yeux, tentant de capter l'attention de ce regard halluciné. Les yeux se braquèrent, virent des choses qui n'existaient pas ailleurs que dans cette imagination martyrisée ... le bras se leva comme pour parer un coup, ou pour le rendre. Seul l'épuisement qui brisa le mouvement fit que l'on ne le saurait jamais.

- Tu viens d'une autre ville ? Ca fait combien de temps que tu es là ?

- Tu as vu ? Elle tient un truc ... un sac ?

- Ouais ... vu comme elle s'y accroche, ça va pas être simple de voir s'il est vide ou quoi ...

- Bien ... pas le tout, ça, mais faut qu'on finisse le travail ... on en fait quoi ?

Ils contemplèrent la forme titubante aux yeux égarés.

- Attendre qu'elle se remette ?

- Ouais ... pas le choix. Je repasse plus tard. Il y a un truc bizarre là bas, je voulais voir.

- C'est ça, bon débarras.

L'éclaireur se drapa dans sa cape à la couleur improbable, et partit dans le désert, se faufilant entre les dunes, après avoir jeté un dernier regard à l'être déterré.